Contribution climat-énergie
La contribution climat-énergie est le nom officiel donné en France à la taxe carbone. Cette contribution consiste en une taxe environnementale sur les émissions de CO 2.

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Fiscalité écologique - Pilotage du développement durable - Développement durable - Fiscalité en France - 2009 en France
La contribution climat-énergie (CCE) est le nom officiel donné en France à la taxe carbone. Cette contribution consiste en une taxe environnementale sur les émissions de CO2. Elle a pour but de limiter les émissions de gaz à effet de serre, surtout le dioxyde de carbone, pour lutter contre le réchauffement climatique. Fin 2009, cette taxe est discutée au Parlement pour une application en 2010. A l'occasion du vote de la loi au Sénat, la Contribution climat-énergie a été rebaptisée "Contribution Carbone"[1].
Cette taxe est à la fois :
- l'un des engagements du Grenelle de l'environnement ;
- l'une des applications du principe pollueur-payeur (elle se rapproche du fonctionnement, en France, de la taxe générale sur les activités polluantes) ;
- l'une des réponses aux engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre pris par la France, dans le cadre du protocole de Kyoto surtout.
Principe de la taxe carbone
La taxe carbone est une taxe pigouvienne ayant pour but de décourager les émissions polluantes en faisant payer ceux qui polluent selon leurs émissions. La répercussion de la taxe sur les produits finaux augmente leur prix proportionnellement aux émissions qu'a génèrées leur production. Elle facilite ainsi la consommation de produits émettant moins de dioxyde de carbone.
En France, la CCE («Contribution Climat énergie»), est selon Thierry Saussez le «seul impôt redistribué aux ménages (via un "chèque vert") avant même d'avoir bénéficié à l'État»[2].
Histoire de la taxe carbone
En décembre 2000, le Conseil constitutionnel a censuré[3] un projet[4] visant à étendre la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) aux consommations intermédiaires d'énergie. Le Conseil a estimé que certaines dispositions (sur l'électricité) ne correspondaient pas à l'objet affiché et que la taxe portait atteinte au principe d'égalité devant l'impôt sans justification au regard des objectifs d'intérêt général poursuivis (les grandes entreprises pouvaient bénéficier d'abattements). La taxe était fondée sur le contenu en carbone de chaque produit, avec un taux de référence de 11 € la tonne de CO2.
La proposition en France d'une taxe carbone a été remise à l'ordre du jour par son inscription dans les cinq propositions du Pacte écologique de Nicolas Hulot au cours de la campagne présidentielle de 2007, puis dans le Grenelle Environnement qui a proposé de diminuer les émissions de dioxyde de carbone.
Un groupe de travail a été créé le 19 février 2009 par la commission des finances du Sénat pour examiner l'opportunité de créer une taxe carbone et étudier le fonctionnement et l'encadrement du marché d'échanges de quotas d'émissions de CO2[5].
Les modèles économiques semblent converger sur un prix de 100 € en 2030 pour atteindre l'objectif d'une division par 4 des émissions en 2050 en France, ce qui donne 45 € en 2010 avec un choix d'actualisation de 4% recommandé pour les choix publics (source : Olivier Godard, économiste au CNRS ainsi qu'à l'École polytechnique). Une première prise en compte d'acceptabilité politique a fait ramener ce chiffre vers 32 €. Le Centre d'analyse stratégique (CAS) estime mais aussi le prix de la tonne de CO2 devrait être relevé progressivement à partir de 32 € la tonne en 2010 jusqu'à 100 € la tonne en 2030 et de 150 à 350 € en 2050. Le CAS recommande une publication par avance des augmentations qui permettrait de renforcer les investissements à moyen et long terme[6].
Michel Rocard s'est vu confier en juin 2009 la mission de président d'une «conférence de consensus» sur un projet de Contribution climat-énergie. Le groupe d'experts coordonné par Michel Rocard a conclu[7] qu'une «contribution climat-énergie» était bien l'unique et indispensable moyen de changer le comportement des consommateurs d'énergie, et précise que l'électricité est déjà affectée par la bourse du carbone européenne. Leur rapport propose une taxe de 32 € par tonne de CO2 émise, tout d'abord, à porter à 100 € avant 2030. Le 10 septembre 2009, Nicolas Sarkozy annonce que le montant de la taxe pour 2010 sera de 17 € par tonne de CO2 émise[8].
Fin 2009, l'instauration de la taxe est discutée au Parlement dans la loi de finances de 2010 sous le nom de «taxe carbone»[9].
Taxation implicite du carbone en France
L'Ademe a fait analyser en 2006 en Europe, les niveaux implicites de taxation du carbone[10]. Elle a relevé pour la France plusieurs taxes ayant des effets identiques à une taxe carbone :
- Taxe intérieure sur les produits pétroliers et taxe spéciale sur les carburants (TIPP)
- Taxe intérieure sur les consommations de gaz naturel
- Redevance des mines
- Contribution annuelle des distributeurs d'énergie électrique en basse tension
- Taxe locale sur l'électricité
- Taxe intérieure de consommation sur les houilles, lignites et cokes (TICC créée en 2007)
Le rapport indique que la taxation implicite rapportée à la tonne de CO2 est de 265 € pour le super sans-plomb, de 158 € pour le gazole, de 21 € pour le fioul domestique, et que les carburants à usage professionnels sont particulièrement peu taxés[10].
Mis en place
Taxation
La taxe carbone devrait s'appliquer aux énergies fossiles qui dégagent du CO2 en brûlant :
Compensation
Le produit de la taxe devrait être reversé aux ménages français sous la forme d'un crédit d'impôt (ou d'un «chèque vert» pour les ménages non imposables) d'un montant, en 2010, de :
- 46 € par adulte dans une zone alimentée par les transports en commun,
- 61 € par adulte dans une zone non alimentée par les transports en commun,
- 10 € par personne à charge du ménage (enfants... ) [12].
Notes et références
- ↑ Source : Le Monde, 25/11/2009
- ↑ Source : Enerpress N° 9933, Jeudi 22 oct 2009, p 5
- ↑ Décision de censure de décembre 2000, sur le site du Conseil constitutionnel
- ↑ Projet de loi contenant l'article 37 étendant la TGAP
- ↑ Sénat : groupe de travail sur la fiscalité environnementale
- ↑ note de veille n°101, juin 2008 : "la valeur tutélaire du carbone
- ↑ [pdf]Rapport de Michel Rocard du 29 juillet 2009
- ↑ Discours de M. le Président de la République sur la stratégie de la France dans la lutte contre le réchauffement climatique sur Présidence de la République Française. Consulté le 8 octobre 2009
- ↑ Conseil des ministres (extrait) 30 septembre 2009, Projet de loi de finances pour 2010 sur Gouvernement français. Consulté le 8 octobre 2009
- [pdf]Fiscalité comparée de l'énergie et du CO2 en Europe et en France, sur le site de l'Ademe
- ↑ Le dossier Taxe Carbone : la France s'engage pour le climat, Les énergies concernées sur Ministère de l'écologie. Consulté le 8 octobre 2009
- ↑ Le dossier Taxe Carbone : la France s'engage pour le climat, Une compensation pour les Français sur Ministère de l'écologie. Consulté le 8 octobre 2009
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